Le 16/06/2023
Les syndicats de EDF s’insurgent contre une future forte hausse en France des prix de l’électricité. En effet la réforme » Hercule » a pour conséquence le scindement de EDF en deux entités et les répercussions seront nombreuses et inévitables.
Plusieurs raisons concourent à une hausse de la facture d’électricité des foyers Français dans les années à venir :
Premièrement la modernisation du réseau électrique va coûter près de 33 milliards d’euros, une somme astronomique à financer. En détail pour la répartition, il s’agit de 2 milliards d’euros relatifs aux interconnexions transfrontalières, 3 milliards d’euros pour le numérique, 7 milliards d’euros pour le raccordement des énergies marines, 8 milliards d’euros dans le renouvellement des ouvrages les plus anciens et 13 milliards d’euros pour l’adaptation du réseau électrique Français.
Ces milliards seront ainsi financés en grande partie par le TURPE (tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité). Il s’agit d’une taxe qui figure sur la facture d’électricité parmi 3 autres taxes.
Deuxièmement Edf vend à ses concurrents fournisseurs une partie de sa production nucléaire au prix de 42 €/MWH. Ce prix ne serait pas en phase avec ses coûts de production et pourrait passer à 45 € en cas d’accord de la commission européenne.
Il s’agirait d’une hausse des prix de l’Accès régulé à l’électricité nucléaire historique (Arenh).Ainsi cette augmentation impacterait les fournisseurs d’électricité dit alternatifs comme Total Direct Energie, Mint Energie ou Cdiscount Energie qui répercuteraient alors cette hausse sur la facture de leurs clients.
Dans la réforme Hercule, EDF devrait scinder ses activités de production d’électricité à savoir : les barrages hydroélectriques, le transport de l’électricité RTE, le nucléaire … et ses activités de distribution : Dalkia, Enedis (gestionnaire du réseau électrique).
Les activités de production d’électricité seraient logées dans un » EDF bleu » propriété de l’état à 100%.Quant aux activités de distribution, elles seraient logées dans un » EDF vert » ouvert aux investisseurs extérieurs par le biais de la mise en bourse de 30% du capital.
L’ouverture du capital de » EDF vert » permettrait d’alléger nettement la solidité financière d' » EDF bleu « , mais également à dédommager les actionnaires minoritaires actuels. Enedis avec la récurrence de ses revenus pourra bénéficier d’une belle valorisation lors de son introduction en bourse.
Néanmoins de nombreuses étapes restent à passer avant que la réforme Hercule ne voit le jour. Le projet Hercule a également des opposants déterminés comme les syndicats EDF.
Jeudi 19 septembre 2019, la CFDT, CFE_CGC, FO, CGT ont demandé aux agents EDF de se mobiliser pour une journée d’action afin de protester contre la réorganisation prévue du fournisseur historique. Selon la direction de EDF on pouvait dénombrer 33 % de grévistes alors que selon les syndicats ils étaient près de 50 %.
Les agents EDF grévistes ont engendré des abaissements de production d’électricité de plus de cinq gigawatts, ce qui représente 9 % de la capacité totale, jeudi matin.
Cette baisse n’a pourtant provoqué aucune perturbation sur le réseau électrique français néanmoins elle pourrait impacter faiblement les finances d’EDF qui n’a pas été en mesure d’exporter autant d’électricité qu’habituellement dans les pays d’Europe.
Selon le fournisseur historique EDF, à 12 heures jeudi il y avait 20000 grévistes soit près de 33 % de l’effectif d’EDF SA. Ce chiffre est formellement contesté par les syndicats qui, pour leur part, estime qu’il est fondé sur le total de l’effectif au lieu d’être basé sur les agents présents. Pour les syndicats la mobilisation représentait plutôt près de la moitié des salariés de EDF.
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