Les pays baltes coupent le cordon avec la Russie et rejoignent le réseau électrique européen

C’est un tournant majeur pour l’indépendance énergétique de l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie. Le 9 février 2025, ces trois pays ont officiellement quitté le réseau électrique russe (BRELL) pour rejoindre pleinement le réseau européen (ENTSO-E). Cette décision marque la fin d’une dépendance héritée de l’ère soviétique et renforce leur intégration au marché européen de l’énergie. Plus qu’un simple changement technique, cette transition revêt une portée stratégique, symbolisant leur rupture avec l’influence de Moscou et leur engagement en faveur de la sécurité énergétique européenne.

Les pays baltes tournent la page du réseau électrique russe

Depuis leur indépendance, les pays baltes restaient reliés au réseau BRELL, qui incluait également la Russie et la Biélorussie. Cette connexion représentait un risque géopolitique majeur, notamment en raison des tensions croissantes entre l’Europe et Moscou depuis l’invasion de l’Ukraine. L’abandon du réseau BRELL était prévu de longue date, mais les récentes crises énergétiques ont accéléré le processus.

Une transition soutenue par l’Union européenne

L’intégration des pays baltes au réseau européen ENTSO-E a nécessité plusieurs années de préparation et d’importants investissements en infrastructures. L’Union européenne a financé une grande partie des travaux, permettant la modernisation des équipements et le développement de nouvelles interconnexions avec la Pologne, la Finlande et la Suède.

Cette intégration leur garantit un approvisionnement en électricité plus stable et sécurisé, tout en facilitant la transition vers les énergies renouvelables.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a salué cet accomplissement :« Aujourd’hui, les pays baltes activent leur indépendance énergétique. C’est la liberté. »

Une rupture stratégique avec Moscou

En quittant le réseau BRELL, les pays baltes coupent un levier de pression que la Russie aurait pu utiliser en cas de crise diplomatique. Cette déconnexion intervient également dans un contexte de préoccupations croissantes concernant la sécurité des infrastructures énergétiques sous-marines. Des incidents récents impliquant des câbles et pipelines endommagés en mer Baltique ont mis en évidence la nécessité pour ces pays de sécuriser leurs approvisionnements.

Le ministre lituanien de l’Énergie, Dainius Kreivys, a déclaré :« Nous ne sommes plus vulnérables aux manipulations de Moscou. Notre avenir énergétique est désormais européen. ».

Un modèle pour d’autres pays ?

La transition énergétique des pays baltes pourrait servir d’exemple à d’autres États encore dépendants des infrastructures russes. La Moldavie, par exemple, explore des solutions pour réduire son exposition aux coupures d’énergie en se rapprochant du réseau européen. Ce changement marque une nouvelle étape dans la stratégie énergétique européenne, visant à renforcer la résilience du marché et à s’affranchir progressivement des importations russes.

Avec cette déconnexion historique, l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie franchissent un cap décisif vers une autonomie énergétique totale, tout en s’intégrant pleinement au marché de l’électricité européen.